- LeDAuphine.com - Samedi 21 mai 2016

LE THOR Catherine Lara : « Mon violon est le prolongement de mon bras »

Catherine Lara garde toujours malgré ses 70 ans une énergie débordante et un son inimitable.

Sa crinière blanche, ses lunettes fumées et son énergie débordante ont fait de Catherine Lara une auteur-compositeur singulière qui fera une halte à l’auditorium Jean-Moulin vendredi 29 avril.

À 70ans, cette violoniste d’exception n’a rien perdu de sa fougue scénique. La rockeuse de diamants aux nuits magiques a puisé dans ses origines espagnoles pour ce tour de chant qui rend aussi hommage à Léo Ferré.

Ce petit bout de femme a encore beaucoup à apporter et fourmille de projets où la musique tient une place centrale.

 

Vous fêtez vos 40 ans de carrière et vos 70 ans sans baisse de rythme. Vous avez un secret ?

    Probablement celui de la génétique. Ma petite maman à 102 ans et toute sa tête, mes grands-mères sont toutes mortes très âgées, il y a certainement un lien. J’ai aussi une bonne hygiène de vie, ce qui ne m’empêche pas d’aimer les bulles du champagne, et j’ai toujours des projets.

 

Quel genre de projet ?

    Celui de se frotter à l’opéra. Je vais remonter les romantiques autour de la vie de Georges Sand, ça ouvrira le festival d’opéra au Québec. J’ai aussi la chance de travailler avec Josée Dayan sur des musiques de films.

 

Et le violon est toujours de la partie ?

    Mon violon est le prolongement de mon bras, il m’a apporté tellement de bonheur et plus je vieillis plus je reviens vers lui. Il m’a enseigné la rigueur et l’exigence qui sont aussi des valeurs qu’il faut s’appliquer dans la vie

 

Vous reprenez Léo Ferré dans votre tour de chant, un homme pourtant peu aimable ?

    Un anar, un sauvage, il n’y a plus d’homme comme ça aujourd’hui. Moi j’aime ses formidables textes et j’ai plaisir à les chanter, c’est suffisant pour que je partage ce bonheur.

 

Quel regard portez-vous sur la musique de ce XXIe siècle ?

    Ça n’a plus rien à voir, elle est consommée par morceau. Les disques ne se vendent plus et tout se passe autour des réseaux sociaux et du numérique. On a beaucoup perdu en qualité et plus personne ne se soucie d’avoir un bon son ou d’apprendre la musique. De mon côté, j’ai eu et j’ai encore beaucoup de chance de pouvoir faire ce que j’aime et en vivre. Venir jouer dans le Vaucluse sera un plaisir comme partout ou je passe.