1983-La rockeuse de diamants
- Pressage France : 33t Trema 310 153 et 310 171 - Pressage Canada : 33t Trema 310 153
- CD Trema 710 153
- 45t Trema 410 252 -> La rockeuse de Diamants - Les genoux écorchés
- 45t Trema 410 266 -> Famélique - Fatale
- K7 Trema 110 153
1 Famélique - E.Anaïs/Catherine Lara
2 Les genoux écorchés ♫ - E.Anaïs/Catherine Lara
3 La rockeuse de diamants ♫ - E.Anaïs/C.Lara-C.Engel
4 Autonome ♫ - L.Plamondon/C.Lara
5 L’homme blanc ♫ - E.Anaïs/Catherine Lara
6 Gatsby ♫ - E.Anaïs/C.Engel
7 Bacchanales - E.Anaïs/Catherine Lara
8 Fatale ♫ - E.Anaïs/Catherine Lara
♫ Retrouver la partition de cette chanson
Enregistré au studio du Palais des Congrès de Paris
Arrangements : Michel Coeuriot et Catherine Lara
La musique s’arrête sur cette femme et suit sa course Ad Libitum…
Le 2 août 1983, Catherine Lara commençait à écrire « La Rockeuse de Diamant, le 20 du même mois, elle rentrait en studio avec ses musiciens.
« Ce n’est pas une règle générale. Il y a des albums que j’ai mis un an à faire… et d’autre 20 jours. Tout dépend de l’état d’esprit du moment »
Catherine Lara ( Salut 1984, José-Louis Bosquet)
« La Rockeuse de Merlan » qui a frappé très fort. Je voulais un truc qui donne envie de bouger, de danser et les gens se sont jetés sur cette chanson composée spontanément, en cinq minutes avec Claude Engel ! Ca s’entend d’ailleurs ! »
Catherine Lara (Paroles et musique 1985, Marc Legras)
Arrivée d’Élisabeth Anaïs dans le monde Lara.
Catherine complète son autoportrait sur des textes écrits par Elisabeth Anaïs ( et Luc Plamondon pour « Autonome »). « J’aurais voulu être ces femmes / pour lesquelles tout le monde s’enflamme /… En attendant j’ai une autre vie / j’me prends les pieds dans les tapis / j’voulais le regard de Garbo / j’ai la démarche de Charlot » (« Fatale »). Fascination pour ces personnages magnifiques : « Gatsby » le dandy, rappelle « l’Elégant man » de l’album précédent. « Faim de vous, faim de loup, faim de tout, faim de vous » (« Famélique »), qui se complète par « Besoin de quelqu’un / qui sache où j’ai mal / qui me dise enfin / jusqu’où vont les étoiles ! / J’suis restée petite / j’ai mis des limites / pour me protéger / des genoux écorchés » (« Les genoux écorchés »).
Mais la chanson-clé ne serait-elle pas celle qui dit « Longtemps j’ai mis de l’eau dans mon vin / longtemps j’ai pris ma vie comme elle vient / longtemps j’ai pensé ce que pensaient les autres / longtemps j’ai vécu comme si j’était une autre / jusqu’au jour où / Autonome / Libre l’aimer une femme ou un homme / … Libre de vivre seule de n’être à personne » (« Autonome »). Autonome ? En tout cas, personnalité originale dans la chanson française. Compositrice, elle a réussi à se créer petit à petit un répertoire cohérent avec des textes écrits par d’autres – en nombre assez restreint il est vrai. L’épaisseur humaine, la dimension charnelle, personnelle, s’est faite de plus en plus sensible, de plus en plus présente.
Erwan Le Tallec Paroles et Musique 1985
Rencontre avec un auteur remarquable : Elisabeth Anaïs. Comme Pierre Grosz, elle a compris beaucoup de choses et fait en plus jaillir la violence de Lara : « Les corps gisaient dans l’arène, ils étaient mille aux tribunes qui les acclamaient, ils oubliaient sur les murs le sang qui coulait » en contre-point des genoux écorchés toujours présents et des rêves jamais réalisés.
Précieuse apparition de Florence Davis, l’autre voix, la femme en noir aux côtés de Lara sur scène. Plus qu’une choriste, la deuxième voix de Catherine, Michel Coeuriot l’a bien compris dans sa réalisation en l’honneur de ces deux femmes. En regard de ces divers réussites, la « Rockeuse de diamants » prend un tour anecdotique, celui des titres radiophoniques. Tant mieux pour tous ceux qui auront du coup mis ce disque dans leurs caddies. Le reste est un cadeau. La musique s’arrête sur cette femme et suit sa course Ad Libitum.
Sylvie Coulomb Chanson Magazine 1985
"La Rockeuse de Diamants"
Minuit moins le quart, une femme en cuir noir s'empare chez un grand joaillier de plusieurs bijoux d'une valeur de deux milliards...
Gros plan : zoom sur les yeux... dorés, perçants, persans; cheveux argentés, boucle brillante, violon laqué noir sur l'épaule : coup d'éclat ! C'est CATHERINE LARA ! "La rockeuse de Diamants", son nouvel album. Elle avoue sous les lumières des projecteurs : "Sur ma poitrine coulent des rivières mais j'me préfère en solitaire...". Un disque qui a l'âme en rock... "rock"... caillou... précieux... diamant, alors !
Disque d'image en relief, disque rock sensuel ; plan américain : CATHERINE LALA, féline-féminine; à l'inverse du lieu commun, une douceur, une couleur, une fragilité retenue dans un gant de cuir noir. Tantôt charnelle, violente, "Famélique", tantôt fragile en petite fille qui tire sa jupe sur ses vernis dans "Les genoux écorchés", femme adulte, indépendante qui se veut "Autonome" mais qui aurait tout de même voulu être "Fatale", elle l'est à sa façon. Avec cette même "Rockeuse de Diamant", on peut partir respirer le safran des terres brûlées d'Afrique, c'est "L'homme Blanc", mais aussi retrouver l'atmosphère capiteuse des arènes et des salons de l'Antiquité dans ses "Bacchanales". Champagne, Dandies, Madones des Sleepings, Torpédos, boules-tangos : "Le Vent fait palpiter les stores qui filtrent le soleil : Sept heures; l'air se découpe en poussière d'or dans les pales du ventilateurs...". "Gatsby", emprunté le temps d'une chanson à F.Scott Fitegerald.
Contre-jours, opposé, clair-obscur, puissance des contrastes, limites de l'ombre et de la lumière... noir et blanc, comme la pochette de cet album ; pochette conçue en mini-série clin d'œil à trois volets.Au générique de ce disque : Musique : CATHERINE LARA sauf la "Rockeuse de Diamants" (C.LARA/Claude ENGEL) et "Gatsby" (Claude ENGEL)Textes : Elizabeth ANAIS sauf "Autonome" (Luc PLAMONDON) Arrangements, réalisation musicale : Michel COEURIOT
Fondu enchaîné sur CATHERINE, une drôle de "Rockeuse de Diamants" qui nous étonne et qui avoue : "J'voulais le regard de Garbo, j'ai pris la démarche de Charlot".
Je ne connais pas l'auteur de cet article…
Une étude très délirante de « La rockeuse de diamants »
PSY – CAUSERIE
Une étude très délirante de « La rockeuse de diamants » paru dans « Chanson magazine » en février 1985.
Marc-Antoire avec l’indispensable complicité de Michel-Pierre :
Ca va paraître prétentieux, pensez-donc : analyser une chanson aux lumières de la psychanalyse ! Qu’est-ce qu’il ne faut pas subir tout de même ! Rassurez-vous, il ne s’agit que d’un point de vue, une interprétation par mis des centaines d’autres, les vôtres.
Ceci dit, il nous a semblé intéressant de chercher ce qui peut nous toucher sans que nous en ayons conscience. Avec la chanson de Catherine Lara, « La rockeuse de diamants », vous allez le voir, ne c’est pas décevant...
Marc-Antoine : Le titre, tout d’abord, on pense à la «croqueuse de diamants », la vamp dilapideuse, celle de Raymond Queneau par exemple.
Michel-Pierre : Bien sûr, et à Malylin Monroe Diamonds are a best girl friend, séquence très sensuelle, pour ne pas dire érotique. Le diamant, lui-même, évoque la pureté, la rareté, la richesse (donc le pouvoir), mais aussi la dureté et la froideur. Catherine Lara donne l’image de la femme dévoreuse, fatale et inaccessible.
Marc-Antoine : C’est tout à fait l’impression qu’elle produit sur scène, provocante, un peu agressive presque «virile », et intouchable.
Michel-Pierre : Je relève cette phrase : « Au fond du cuir de mon gant ». Le cuir noir est plutôt un attribut fétichiste ; quant au gant, c’est une métaphore quasi-universelle inconsciente du sexe féminin, tout comme la chaussure d’ailleurs.
Marc-Antoine : Excuse du peu !
Michel-Pierre : C’est une image très érotique qui arrive à un moment summum de la chanson, tant pour le texte que pour la musique, avec la montée progressive de la voix du premier couplet au refrain.
Marc-Antoine : Car, rappelons-le texte est musique sont indissociables.
Michel-Pierre : Continuons : « Sur ma poitrine coule une rivière / Mais j’me préfère en solitaire ».
Là, toute la chanson bascule ; il nous est, en effet, raisonnablement permis de penser que le thème profond est la masturbation.
Marc-Antoine : Carrément !
Michel-Pierre : La phrase qui suit : « Je roule mon caillou dans mon gant », en est la confirmation et ce «caillou » pourrait être le «point faible » dont il est question plus haut, ce siège du plaisir exclusivement féminin…
Marc-Antoine : Tu prétends donc que l’auteur de cette chanson, sous couvert d’une histoire de diamants, a voulu parler de plaisirs solitaires ?
Michel-Pierre : Non, on ne peut pas affirmer que ceci ait été délibéré, quoique… En tout cas, pour nous ce n’est pas important ; nous ne cherchons pas à savoir ce que l’auteur a voulu dire ou entendre, consciemment ou non…
Marc-Antoine : N’est-il pas un peu exagéré d’aller vers des significations si éloignées du sens évident, premier, du texte ?
Michel-Pierre : Pourquoi ? Une chanson est constituée d’une musique et d’un texte poétique, or un poème est un ensemble d’images qui trouvent leurs échos en chacun de nous. Je n’oblige bien entendu personne à suivre cette interprétation, mais je pense que ces paroles s’adressent aussi à nos inconscients et je vois là un des éléments du succès de cette chanson.
Marc-Antoine : Bien. Pour le prochain cours, dissertation :
1er sujet : En quoi le rythme de la musique viennent-ils confirmer notre problématique ?
2e sujet : La sexualité évoquée ici a-t-elle une dimension tragique ?
Envoyez vos copies au journal. Sortez en silence. Merci.
Commentaires
Sophie (non vérifié)
jeu, 08/07/2014 - 08:52
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super chanteuse
Je suis fan de Catherine Lra!!!
Sophie
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