Destins-croises
- Didier Lockwood
"Je suis extrêmement peinée, touchée d'apprendre cette triste nouvelle", a déclaré dimanche 18 février 2018 sur franceinfo, Catherine Lara, chanteuse, compositrice, violoniste après la mort soudaine de Didier Lockwood dimanche à l'âge e 62 ans.Catherine Lara connaissait très bien le musicien : "J'étais surtout très admirative de ce violoniste, avec une sonorité tellement spécifique. Deux notes et on sait que c'est Didier Lockwood." Émue, la chanteuse poursuit : "J'ai adoré Didier. Il a enseigné le violon à ma petite-nièce. C'est un homme tellement doux, tellement délicat. C'est vraiment un gros manque". Pour Catherine Lara, Didier Lockwood "était très accessible à tout le monde. Un homme extrêmement ouvert musicalement. Il avait un sens incroyable de la mélodie. Jouer avec Didier c'était génial", conclut-elle.
Francetvinfo.frLe 19-02-2018
- Johnny Hallyday
Le refrain résonne encore dans toutes les têtes : "Oh les champions, on est tous ensemble, c'est le grand jeu, la France est debout. Notre passion, toujours nous rassemble, allez les Bleus, on est tous avec vous !".
Tous ensemble est une chanson écrite par Catherine Lara, Thierry Eliez et Adrien Blaise, composée par Catherine Lara, Thierry Eliez et Michel Sanchez et interprétée par Johnny Hallyday. Il s'agit de la chanson officielle de l'équipe de France de football pour la Coupe du monde 2002 écoulée à plus de 500 000 exemplaires.
Cette collaboration n'est pas la seule puisque la même année Catherine Lara écrit avec Thierry Eliez le texte et la musique de la chanson "Laisse moi tomber" pour l'album "A la vie, à la mort" de Johnny Hallyday. Catherine Lara signe là le teste d'une chanson, elle qui n'en écrit presque pas.
C'est en 1991 qu'on peut retrouver une duo inédit, en effet Catherine Lara et Johnny Hallyday chantent : "Noir c'est noir" qui fut commercialisé sur une compilation.
- Élisabeth Anaïs
« J’ai pas l’habitude d’ouvrir ma porte aux gens qui m’apportent des textes : c’est ainsi qu’Élisabeth Anaïs est arrivée toute simple - très belle - pour me faire lire d’abord « Fatale » puis « Famélique ». J’ai trouvé ça vraiment beau et je me suis dit qu’on allait essayer d’en faire un truc. Je n’avais chanté jusqu’alors que des textes d’hommes : c’est important de pouvoir compter sur une femme auteur, ça se sent dans les textes « Don Juane c’est complètement moi ».
Catherine Lara (Paroles et musique 1985, Marc Legras)
« Je l’ai reçue à cent pour cent, ainsi « Famélique » - « Des yeux brillants le ventre vide »- J’ai lu les textes, pris ma guitare, cinq minutes après la musique était faite »
Catherine Lara (Marie-France ,Mars 1984, CB)
Ange de la paix en Birmanie, reine des bandits à New Delhi, artiste-peintre mexicaine, aventurière, contrebandière ou Dom Juane, comment l'imaginer autrement faite, pour la couture et les dîners rangés par exemple ? Conquérante conquise - telle éprise qui croyait prendre -, elle aime, elle mène, elle entraîne. Flamme latine - dans laquelle danse encore une grand-mère espagnole -, femme de tête, femme de cœur, palpitante, épatante, fidèle et inconstante, musicale, inspirante, soupirante, agaçante et attachante, le tourbillon et la tourmente.
(Chorus 1996)
Portrait exprès d’une « espionne » et violoniste
23 heures 45 : frontière franco-suisse ; un poste frontière brille dans une nuit terriblement suisse. Une DS noire, intérieur cuir blanc, vient s’immobiliser devant un douanier absolument suisse, lui aussi, chocolat et gruyère au fond des joues… Doigt sur le képi ; au volant, « un regard brille sur un ciré noir »…
papiers, s’il vous plaît !
Deux yeux dorés. Nom : LARA. Prénom : Catherine. Signes particuliers : trouve l’inspiration en mangeant des ananas en pirogue, avec des anneaux d’or dans les narines ; collectionne les kangourous des mers du Sud par goût et les poignées de sacs en croco par obligation… Situation familiale : Dom Juane. Recherchée de Hong Kong à Plougastel en tant que « rockeuse de diamants » et « espionne ». Arme préférée : le violon. Le douanier, qui n’a au fond des yeux que ses vertes prairies, prend un air sombre mais toujours propre ; il fait le tour de la DS noire, ramasse un mégot et un Kleenex et commence à examiner la voiture. Il démonte une aile ; des diamants roulent jusqu’au bout de ses chaussures ; l’air sévère, il persévère en éventrant le cuir d’une portière. Là, des microfilms. Plus de doute, c’est bien la fameuse Catherine Lara !
Qu’est-ce que veut dire tout ça, je vous prie ?
Charme de la coupable… Car, en plus, elle est belle, cette femme-là !
Mais tout ça, c’est du toc, c’est pour rire ; j’adore me déguiser !
Et votre rock dans tout ça ? C’est aussi du déguisement ; c’est du toc ?
Éclair dans la pupille droite de notre « espionne » (elle a déjà dû entendre cela quelque part…) – roulement de tambour dans le fond. Elle commence à parler énergie-rock, flamenrock, passion ; elle parle des Scorpions, ce fameux groupe hard-rock qui fait un tube avec le slow le plus sirop de l’année… Plus de sectarisme, le rock c’est d’abord un état d’esprit. On n’a plus besoin de griffer ses cuirs aux chaînes des mobylettes et de porter une banane pour en avoir l’âme. C’est aujourd’hui-même qui est rock, que l’on écoute Mozart ou Bronski Beat…
Le douanier la regarde, éberlué, un peu dépassé :
J’en demandais pas autant, c’est pas la peine de vous énerver, ma petite
dame ! (c’est vrai qu’elle est petite ; à la télé, elle faisait plus grande !…)
Mais la dame Lara reprend : elle vient de faire un album (« Flamenrock ») avec des gens qu’elle aime ; elle répète et va faire le Zénith du 6 au 11 février 85 avec et pour des gens qu’elle aime (danseurs, décorateur de Godard, surprises…). Elle a poussé les murs avec toute cette énergie-là…
Le douanier soulève son képi, se gratte le sommet du crâne comme pour s’aider à mieux comprendre. Il ne sait plus quoi penser… Chanteuse, espionne, rockeuse de diamants, Dom Juane ? Tout simplement rockeuse. Alors, comme tout cela lui paraît trop compliqué, il préfère égarer sa pensée vers sa gratinée du matin, les neiges du Cervin et les bonnes vaches qui dorment au fond de l’hiver rigoureux… Tout ça lui paraît tellement plus tranquille.
Au fait, vous avez quelque chose à déclarer ?
24 heures : un douanier suisse entre se faire chauffer un café dans la lumière blanche du poste frontière… Déjà, deux feux rouges sur une DS noire fonçant vers le Zénith !
Élisabeth Anaïs 1985
- Barbara
« Je n’ai pas écrit pour beaucoup de gens, juste pour des femmes, Françoise Hardy entre autre. Un jour Barbara a souhaité me rencontrer. Nous avons beaucoup ri, passé des moments fabuleux et sommes devenues très amies. «
Catherine Lara (Paroles et musique 1985, Marc Legras)
Quand Barbara téléphone à Catherine pour la rencontrer… Catherine n’en croit pas ses oreilles, elle se croit dans un rêve… mais ce c’est pas un rêve…« Dans un demi-coma, je crois comprendre que nous fixons un rendez-vous. Je ne manquerai pas de m’y rendre… Si je survis à ce coup de fil!!! ... Le jour fatidique je me présente au rendez-vous, le visage taillé dans un cachet d’aspirine et le reste du corps agité par des soubresauts incontrôlables. Devant mon état Barbara ne sais plus s’il vaut mieux me tendre la main… ou bien une chaise! Pour elle j’ai composé deux chansons « Accident » et «Au clair de la nuit » (album « Amours incestueux ») Elle m’a apporté une foule de choses et par dessus tout une grande émotion : la joie d’avoir pu écrire pour « La grande dame en noir .»
Catherine Lara (L’aventurière de l’archet perdu.)
« Si je vous dis que Barbara est gémeaux, vous comprendrez pourquoi nous nous entendons bien dès le départ. A nous deux, nous sommes quatre…! Et quatre fous plus passionnées, un jour rire, le lendemain la guerre, au total beaucoup d’humour, mais souvent noir. A jouer aussi à pile ou face, la seule perdante entre nous… c’est la pièce! »
Catherine Lara (L’aventurière de l’archet perdu).
"A mourir pour mourir" Interprété par Catherine Lara
Serait-il possible d'imaginer que Catherine Lara n'ai pas trouvé Barbara? Impossible. Elles étaient faites pour se rencontrer, comment faire autrement, il leur aurait manqué quelque chose. Quand Barbara téléphone à Catherine, celle-ci n'en croit pas ses oreilles, c'est bien Barbara qui est au bout du fil... le début d'une histoire de rire, de coeur et d'humour... Une grande aventure va les mener à faire deux chansons ensemble, Catherine compose, Barbara écrit... " Accident " et "Clair de nuit" , nous sommes en 1972. "Elle m’a apporté une foule de choses et par dessus tout une grande émotion : la joie d’avoir pu écrire pour « La grande dame en noir ." Catherine Lara
Mais le destin a frappé ce mardi 25 novembre 1997 à l'aube, la France s'éveille, un message à la radio, personne n'y croit "Barbara est vicitime d'un malaise à l'âge de soixante-sept ans. Que se passe-t-il?
Barbara est enterrée le jeudi 27 novembre au cimetière de Bagneux. Ses amis sont là, Gérard Depardieu arrivé avant tout le monde, Catherine Lara, Luc Plamondon, Fanny Ardent, Guillaume Depardieu, Marie-Paule Belle, Yves Duteil, Jean-Jacques Debout, Muriel Robin, Jean-Michel Boris, Guy Job, Danièle Evenou, Jacques Higelin... et tant d'autres.
"Elle est partie comme elle est venue : sans prévenir" dit Jacques Rouveyrollis
- Daniel Boublil
C'est de l'émotion pure, qui peut se traduire sous diverses formes. Ca peut-être du violon ou écrire une chanson, mais ça peut aller jusqu'à ce qu'elle joue la comédie : l'important n'est pas le moyen. Tout ce qu'elle fait avec émotion, en général, vous communique de l'émotion. Ca a l'air paradoxal, car on a souvent dit qu'elle était froide et distante... C'est faux ; ce qu'elle fait n'est qu'émotionnel, et le sens vient toujours après... Catherine n'est pas du tout une intellectuelle, mais d'abord une instinctive émotionnelle.
(Chorus 1996)
- Florence Davis
« La Flo, c’est plus qu’une choriste, mon public veut la voir à mes côtés. Depuis cinq ans (en 1987) elle chante avec moi. Quand je l’ai rencontré pour la première fois c’était au cours d’une audition chez moi. Toute la journée j’avais vu défiler des filles, des belles voix, des crécelles aussi, et aucune ne sortait vraiment du lot. Puis j’ai vu venir Florence. J’ai été frappé par son look et sa coiffure aussi redoutable que son trac. Impossible de chanter trois notes de suite, elle était paralysée et on a fini par éclater de rire toutes des deux. C’était gagné.
Florence est une fille formidable, elle a une énergie débordante. Je dirais même qu’elle ne tient pas en place, il faut tout le temps qu’elle bouge. D’ailleurs sur scène pour se dégourdir les jambes, elle vient voir de plus près si mon violon est aussi dingue que prévu ».
Catherine Lara (L’aventurière de l’archet perdu)
- Michel Drucker
Dans le petit monde du show-business – où un simple filet de voix suffit parfois pour enregistrer un disque (mais jamais, heureusement, pour faire une carrière)-, Catherine a donc débarqué un jour, visiteuse d’une autre planète. Et aujourd’hui dix ans (article de 1983) plus tard, elle y a effectivement conquis une place tout à fait à part : celle d’une artiste vivant loin de l’habituelle agitation d’un métier auquel elle n’a jamais fait la moindre concession.
Catherine Lara, une musique venue d’ailleurs. Bien sûr, vingt ans de violon, à raison de six ou sept heures par jours, laissent toujours au moins quelques traces : encore fallait-il réussir à conserver intacte à la fois cette fraîcheur et cette originalité des débuts. Or, c’est un fait : dix ans après Morituri, Ad Libitum ou La craie dans l’encrier, ses nouvelles compositions –telles coup d’feel, Les grandes ondes ou Géronimo – continuent de « sonner » différemment de celles des autres chanteurs et chanteuses.
Droguée de la scène, star au Québec où elle a, plus d’une fois donné des concerts devant plusieurs dizaines de milliers de personnes (« j’ai de bonnes ondes avec eux », dit-elle), Catherine Lara s’est lancée dans l’univers de la chanson sans pour autant abandonner le violon, et on la sent secrètement ravie – de jouir encore de l’estime de ses anciens pairs, les musiciens classiques. Mais lorsqu’on saura qu’elle est aussi un compositeur (compositrice ?) de musique de film souvent sollicité, avec, à son actif des long métrages Docteur Françoise Gaillant, On s’est trompé d’histoire d’amour ou dernièrement, Les hommes préfèrent des grosses…
Humainement parlant, un personnage hors série : avec ce regard de lionne et cette crinière qui est la sienne, on éprouve devant ce petit bout de femme une impression d’intensité que j’ai rarement observé, je dois le dire, chez une artiste (Barbara est un peu comme ça).
Catherine a poussé le professionnalisme jusqu'à des hauteurs inconnues chez nous : ainsi, en vraie « comédienne, et pour pouvoir mieux s’exprimer de tout son corps sur scène, a-t-elle suivi des cours d’André Grégory, le professeur new-yorkais avec qui Dustin Hoffman a longtemps travaillé… « Quatre heures d’improvisation par jour : une thérapie. Je donnais tout. Je finissais par déchirer mes vêtements. »
Fidèle en amitié –tout le monde connaît celle qui la lie à William Sheller -, Catherine, que j’ai toujours plaisir à retrouver sur un plateau de télévision, reste ce qu’il est convenu d’appeler une « fonceuse », une gagnante. Elle n’a d’ailleurs sûrement pas fini de nous étonner. »
Michel Drucker (Intimité magazine 1983)
- Jean-Louis Foulquier
« Ma première rencontre avec Catherine Lara remontre à 1973. C’était sa première émission de radio… Nous nous sommes réfugiés dans le studio en conservant qu’une petite lampe allumée et ce fut magique ; nous nous tenions la main et les mots venaient tout seuls. Nous ne nous sommes plus quittés, Catherine à toujours répondu à mes appels et ce fut réciproque. 10 ans après, j’assiste à son triomphe à l’Olympia, la salle est debout et je reçois la joie de Lala en plein cœur. Enfin, elle qui aimerait qu’on la compare un jour, en tant que personnage à quelqu’un comme Edith Piaf. »
(Chanson magazine 1985
- Denise Glaser
« Je lui dois des mots, beaucoup plus forts que « Reconnaissance » ou « Remerciements ». Denise a montré qu’elle faisait partie des gens qui ne s’arrêtent pas à des promesses verbales - Ceux-là se comptent sur les doigts de la main. Denise a cru en moi, et pour quelqu’un qui se remet sans cesse en question une telle marque de confiance est inoubliable. Aujourd’hui je voudrais témoigner mon amitié à cette grande dame, même si elle ne doit jamais lire ces quelques lignes. Puisque sa voix s’est désormais effacée au milieu de ses longs silences, je préfère me souvenir de Denise en laissant la parole à un silence plus bavard que des mots… »
Catherine Lara (L’aventurière de l’archet perdu)
Née en 1920, Denise Glaser est employée à la discothèque de la Radio diffusion française. Elle anime pendant 15 ans chaque dimanche son émission « Discorama ».Cette émission est née en février 1959. Pour faire découvrir au public des nouveaux talents, Denise allait chaque soir dans des salles de spectacle de Paris et de province, elle ramenait de ces sorties un ou une inconnue qui se retrouvaient devant la grande Glaser sur ce plateau où il n’y avait pas de secrets, même les caméras et les micros étaient visibles. Elle fut à la base des carrières de Catherine Lara, Brel, Hallyday, Ange, Maxime le Forestier, Sardou, Yves Simon…
Denise Glaser parlait très peu, elle écoutait… elle écoutait les silences de ses invités… les silences importaient plus que les paroles. Elle disait « Quand on veut que quelqu’un parle et l’écoute, le mieux est encore de fermer sa gueule… » Léo Ferré se mit à pleurer à chaudes larmes lors d’une émission…
Du jour au lendemain Denise se retrouve au chômage. Pour vivre, elle exerce des petits boulots, elle prête sa voix pour les pubs et elle réalise des courts métrages.
Elle vit isolée dans son appartement. Tous ceux qui la suppliaient de passer un jour à « Discorama » l’ignorent. Le 7 juin 1983 elle s’éteint à l’âge de 63 ans. Lors de son enterrement seules Barbara et Catherine Lara sont présentes. Toutes les deux, seules… En février 1986 TF1 diffuse un hommage… trois ans trop tard.
Catherine Lara : sur les ailes de Glaser
Dans le monde de la chanson, elle fait déjà figure d'événement. Son nom pourtant demeure encore presque totalement inconnu du grand public et son premier disque n'est toujours pas commercialisé. Le grand démarrage de Catherine Lara devrait se produire ces jours prochains à la faveur d'un Musicorama spécial l'OdéonThêatre de France.
Les téléspectateurs en ont eu un avant-goût dimanche dernier dans "Discorama", l'émission de Denise Glaser. Ils ont découvert une grande fille brune au sourire de Joconde, qui chante ses propres chansons comme si elle n'avait fait que cela depuis mille ans.
Or la grande aventure de Catherine remonte à septembre dernier. Jusque-là, elle était violon solo classique et interprétait Bach, Vivaldi et Mozart. Ce qui lui avait du reste valu, à dix-neuf ans, d'être arrachée pour un bref instant de son anonymat le jour où Marcel Bleustein-Blanchet et le jury du Prix de la Vocation lui avaient décerné leur bourse.
C'est à Denise Glaser, toutefois, que revient le mérite d'avoir déniché cet oiseau rare et d'avoir flairé qu'il s'agissait d'un exceptionnel rossignol. Elle le lui répéta à plusieurs reprises pendant un an. Catherine se contentait à chaque fois de hausser les épaules et d'esquisser son sourire de Joconde : "Mon métier, répondait-elle, c'est la musique classique." A quoi Denise Glaser, obstinée, rétorquait tout aussi invariablement : "Vous avez l'étoffe d'une grande mélodiste et une vraie voix pour chanter. Votre vocation, c'est la chanson."
La dernière fois, changeant brusquement de ton, Denise se fit presque pathétique : "Ecoute, Catherine. Ecoute-moi bien : si tu composes, si tu chantes, moi, je prends le risque. Je te fais la fête comme si tu étais Frank Sinatra. Je te fais, pour toi toute seule, un discorama spécial..."
Une autre année passe. C'est un retour de ses vacances, en septembre dernier que Catherine annonce à Denise Glaser que " ça y est, elle chante, et elle prépare un disque". Avec sa propre musique, sur des paroles de Daniel Boublil.
En mars, le disque était prêt. Denise a tenu sa promesse dimanche dernier. Résultat foudroyant. Toutes les radios s'arrachent Catherine Lara. Demain, ses chansons feront le tour du monde. Une fois de plus, Denise Glaser a démontré l'infaillibilité de son radar. Un radar qui ne l'a pratiquement jamais trahie depuis qu'il y a treize ans elle lança un parfait inconnu du nom de Jean Ferrat envers et contre l'avis de tous les spécialistes.
Comme Denise l'avoue modestement : "Mon secret, c'est moins le flair que l'obstination et la ruse. Quand personne ne voulait de Barbara, j'annonçais périodiquement la sortie imminente de disque qui n'existait pas, pour la forcer à se mettre dans le bain." C'est elle aussi qui imposa Moustaki et son "Métèque" quand personne n'en voulait, même pas sa propre maison de disques.
L'autre secret de Denise Glaser, c'est qu'elle se moque de l'argent. Si les talents qu'elle a découverts ont toujours fait la fortune des éditeurs, ils n'ont jamais fait la sienne : "Moi, aime-t-elle à répéter, j'appartiens au monde des artistes. Pas à celui du show-business." Ce qui lui a valu, de la part d'Aragon, l'un des plus beaux compliments de sa carrière. Evoquant Denise Glaser un jour au cours d'une interview, il devait s'exclamer : "C'est une vraie personne." Et son plus joli cadeau, c'est Trenet qui devait le lui offrir un jour lorsque sans la prévenir, devant 50 millions de téléspectateurs, il se mit à chanter "La mer" en remplaçant à chaque vers "la mer" par "Glaser" : "Glaser qu'on voit danser le long des golfes clairs, a des reflets changeants... Glaser a bercé mon coeur pour la vie..."
Pour l'instant, sans doute, le plus beau cadeau que Catherine Lara peut offrir à celle qui l'a fait naître à la chanson, c'est de réussir.
Jour de France n°903 du 11 avril 1972
Décidément, Denise Glaser manifeste depuis quelques mois un surcroît de fantaisie et d'imagination qui fait plaisir à voir et à entendre. Ses "Discorama" spéciaux sortent de la routine des variétés avec une belle insolence : Après Herbet Panani, les Le Forestier, Charlebois et en attendant Papathanassiou, voici Catherine Lara encore plus étrangère au grand public que les précédents ne l'étaient lors de leur passage à "Discorama", puisque, à l'heure où nous paraissons, son premier disque n'est pas encore en vente. Et ce premier disque est un 30 cm : C'est à dire si les professionnels ont une belle confiance en son avenir. Et en Denise Glaser. Car c'est avec celle-ci que tout a commencé il y a près d'un an et demi.
Catherine éclate de rire quand Denise Glaser, séduite par sa voix, lui suggère de chanter. Elle n'avait jamais songé qu'au violon. Convaincue après longtemps de résistances, par Denise Glaser, Catherine lui annonce, en septembre 1971, qu'elle était prête pour un premier disque.
Ce "Discorama" spécial, Denise Glaser l'avait promis à Catherine. Promesse tenue. On souhaite que le pari sur la qualité le soit aussi...
Journal TV Avril 1972
Catherine Lara dira de Denise Glaser
En 1985 : « Denise Glaser, c’était plus qu’important. Elle a flashé, et après m’avoir écoutée, elle m’a proposé de me consacrer une de ses émissions et de me présenter à une maison de disque si je décidais d’écrire des chansons. Cette femme exceptionnelle a tenu sa promesse et je lui dois un début de carrière foudroyant : trois quarts d’heure d’antenne, la chance inouïe de pouvoir m’exprimer. Au bout de son voyage, à son enterrement, il n’y a pas très longtemps, Barbara et moi, la grande et la petite, nous nous sommes retrouvées comme deux connes pour lui dire au revoir. En comité restreint. Dans un truc sinistre. »
En 1996 : c« Quand Denise est morte, on était deux à l’enterrement : Barbara et moi. On s’est regardées toutes les deux, la grande et la petite, on s’est dit : « Putain, il n’y a pas grand monde ! » Que c’est triste l’ingratitude des gens ! »
- Pierre Grosz
Pour moi, le grand plaisir d'écrire pour Catherine Lara était dans le côté spontané du travail. On se préparait chacun dans son coin, comme pour une course, et après on menait la course ensemble. La deuxième chose, c'était l'extrême qualité mélodieuse des séances de travail : quand on écrit des mots et qu'on les entend instantanément avec cette voix extraordinaire, c'est beau. Car elle chante bien.... toujours. J'ai eu des émotions presque plus fortes en écoutant les chansons naître, guitare-voix, qu'une fois orchestrées.
(Chorus 1996)
- Françoise Hardy
« C’était avant que je me mette à chanter. Elle avait écouté ce que je faisais, elle avait bien aimé et proposait même de me produire un disque. C’est une personne extraordinaire. Elle manque totalement d’humour, mais elle aime tellement les gens qui en ont qu’elle finit par en avoir, elle aussi. Mais c’est surtout quelqu’un de très intelligent, de très clair et de très raffiné. Une fille très franche, une femme sans concession. C’est pour cela que je l’aime et aussi parce qu’elle est belle. C’est quelqu’un que je considère comme une véritable amie et qui m’a beaucoup influencée »
Catherine Lara (Paroles et musique 1985, Marc Legras)
Conclusion, ce ne sera cependant pas Françoise Hardy qui produira le premier disque de Catherine Lara. Tout devait arriver en temps voulu, se mettre en place comme dans un rêve, comme si on l’avait attendue, comme si un espace avait été réversé pour elle seule !
(Chanson magasine février 1985, François Bensignor)
Catherine Lara par Françoise Hardy
Une interview sans fausse note
Françoise Hardy : Si une bonne fée, te proposait de réaliser l'un de tes voeux les plus chers, lequel choisirais-tu?
Catherine Lara : La réponse à la question suivante.
Françoise Hardy : Bien que tu sois très entière et exclusive, aurais-tu aimé vivre comme un sultan, c'est-à-dire avoir un harem de créatures toutes plus séduisantes les unes que les autres à ta disposition?
Catehrine Lara : L'idée du harem me séduit totalement mais seulement pour quelques temps.
Françoise Hardy : Y a-t-il un point commun entre les êtres qui te séduisent?
Catherine Lara : l'humour et le charme.
Françoise Hardy : Parmi les personnalités connues du public, quelle est la femme qui exerce le plus de fascination sur toi?
Catherine Lara : Toi.
Françoise Hardy : Entre une nuit avec Nastassja Kinski et une nuit avec David Bowie, que choisirais-tu?
Catherine Lara : Les deux
Françoise Hardy :Quelle est la première chose que tu fais en te réveillant?
Catherine Lara : Me rendormir.
Françoise Hardy : Qu'est-ce qu'une soirée idéale pour toi?
Catherine Lara : Une soirée imprévue, une dernière seconde.
Françoise Hardy : Y a-t-il un cauchemar que tu fais régulièrement?
Catherine Lara : Cauchemar non. Mais obsession oui. La mer! L'eau! Allô, docteur!
Françoise Hardy : J'ai l'impression que tu vis surtout au présent ou au futur, mais y a-t-il une période de ta vie passée que tu regrettes particulièrement ou que tu voudrais revivre?
Catherine Lara : En aucun cas. Tant d'années pour accepter mon présent ne me feront jamais revenir en arrière.
Françoise Hardy : Si, subitement, tu gagnais une somme absolument faramineuse et exonérée d'impôts, qu'en ferais-tu?
Catherine Lara : Je l'ai déjà dépensée.
Françoise Hardy : Si tu disposais du pouvoir politique le plus élevé, quelles sont les trois mesures que tu prendrais en priorité?
Catherine Lara :
1) La liberté totale d'expression et de sexualité.
2) Je stopperais toutes les publicités qui poussent aux vices et à la société de consommation.
3) Je donnerais le pouvoir aux enfants.
Françoise Hardy : Tu t'aperçois que la personne qui tu aimes le plus n'aime pas que toi : tu le tues, tu la quittes, tu supportes la situation et tu en profites pour en faire autant?
Catherine Lara : Je pense être capable de supporter la situation quelque temps pour récupérer ma "chose".
Françoise Hardy : Tu sais que tu vas mourir dans trois jours : à quoi vas-tu les employer?
Catherine Lara : A faire l'amour.
Françoise Hardy : Rêves-tu parfois (comme moi) d'un vrai Bon Dieu qui excuse absolument toutes les erreurs et les horreurs que tu as pu commettre?
Catherine Lara : Ce n'est plus un rêve. Je l'ai trouvé.
- Jean-Félix Lalanne
Catherine fait partie des artistes que j’adore. Sa musique, sa finesse et son enthousiasme seront toujours présents malgré le nombre incroyable d’albums, de projets hors normes et d’expériences musicales en tout genre qu’elle a pu réaliser. Chez elle, l’expression « jouer de la musique » prend tout son sens ! C’est une joueuse espiègle, drôle et incroyablement créative, et puis son violon adore « flirter avec ma guitare! »
- Bernard Mahy
« Ses cheveux noirs tachés de gris tombent aérés sur ses frêles épaules. Je la trouve jolie, un peu petite, mais bien proportionnée ; elle fait partie de ces femmes qui peuplent les rêves lorsqu’on imagine une maîtresse. Ses yeux on la forme de ceux des loups quand ils sont câlins et qu’ils vous regardent passer… Il ne serait pas étonnant qu’un jour elle fasse du cinéma »
1977 biographie de Bernard Mahy
- Georges Moustaki
Un jour, Barbara me présente Georges Moustaki : encore une rencontre qui va marquer « ma période fleurie » ! C’est un homme formidable et un véritable artiste. D’une humeur toujours paisible, il vit constamment sur sa planète. A l’époque où je le rencontre, je dois dire que moi aussi j’ai sérieusement tendance à me mettre sur orbite ! Du coup ça crée des liens. Il est curieux de constater qu’il réunit à lui seul toutes les qualités que j’aime !…
Il est fidèle en amitié. Il est intelligent sans en faire un étalage. Il est doté naturellement d’humour. Et je le trouve beau. Je n’ajouterai pas que c’est un homme extraordinaire… sinon ces quelques lignes pourraient bien être interprétées comme une déclaration d’amour !… Cela dit, les aventures que nous vivons ensemble sont avant tout musicales. Je me souviens d’une épopée particulièrement glorieuse à moto avec Georges ; un matin, il me propose de m’emmener à sept cents km d’ici vers des contrées inexplorées : je veux parler d’Avignon !
Pour une débutante en mal de scène, participer à un festival c’est surtout vivre une première expérience avec le public. C’est là que j’apprends à le connaître. C’est là aussi que j’apprends à donner un peu plus chaque fois, pour un jour savoir tout donner sur une grande scène.
C’est à Georges Moustaki que je dois mon premier passage sur une grande scène : « Mon premier Olympia »… C’est un souvenir terrifiant que ces deux soirées en première partie du spectacle de Georges . Je ne suis pas encore montée sur les planches de la province que je me retrouve derrière le légendaire rideau rouge de cette grande scène parisienne. Le choc est immédiat ! Ma guitare et moi sommes littéralement paralysées sur place. Pour épater le grand public j’ai pourtant sorti le grand jeu : guitare lustrée, pantalon blanc à pattes d’éléphant, et brushing de circonstance… Mais le courant ne passe pas. Aujourd’hui une telle expérience me fait plutôt sourire. Mais sur le coup cette première approche du public s’est révélée plutôt décevante. Par la suite je suis retrouvée sur des scènes moins impressionnantes, à Thionville ou La Garenne-Colombes. Il me fallait suivre un entraînement intensif avant de me jeter dans « la grande arène », et puis je devais compléter mon répertoire de chansons en réalisant d’autres disques…
Catherine Lara l’aventurière de l’archet perdu
- Jean-Jacques Thibaud
Son instrument de prédilection, ce n'est pas le violon, c'est la vie. Catherine joue de la vie comme si c'était le plus fabuleux des instruments à cordes... Des cordes qu'elle appelle amour, passion, plaisir, humour. Avec elle, pas question de lui inspirer une partition ; pour elle, vivre c'est improviser. Elle est profonde et légère, elle échappe à la pesanteur, elle bouleverse le destin de tous ceux qu'elle aime. Elle a des ascendants sur les étoiles. (Chorus 1996)
- William Sheller
Pianoman et la femme-violon
La rencontre entre Sheller et Lara remonte à cette année 1977, par l’entremise de leur amie commune, Nicoletta. Il se lie très vite d’amitié avec celle qu’il surnomme tendrement « Lala » ou, plus familièrement «crincrin » (eu égard à sa passion pour l'archet). Ils ont des affinités artistiques et tous deux ont suivi un parcours musical similaire. Ils ont fait leurs premières armes dans le classique, puis ont bifurqué vers la chanson française.
Tous deux ont une solide formation et se sont lancés sérieusement dans l’apprentissage d’un instrument de musique dès leurs jeune âge. Autre point commun : ils ont l’un et l’autre travaillé avec Barbara. Ils étaient « fait pour vivre ensemble » comme le prétend la chanson ou, tout au moins, destiné à unir leur talent, la violoniste virtuose et son alter ego pianiste.
Qui plus est, ils sont maintenant voisins, Catherine est venue s’installer à Montfort-l'amaury où William lui a déniché une maison, à deux pas de chez lui.
Ils vont former un tandem inséparable et leurs noms seront fréquemment associés dans des projets. Aussi, dès qu’ils ont un moment de libre, ils se retrouvent, chez l’un ou l’autre, pour jouer des partitions de facture classique, Schubert ou Beethoven. Ils enregistrent ensemble la pièce musicale « Un sourire de Guido Papini » (Valse Opus 64) sur un 45 tours monoface à tirage confidentiel destiné à leur entourage et qui fera office de carte de voeux pour la nouvelle année 1977.
Le texte de « Catherine » est explicite quant à la camaraderie qui unit les deux artistes, Sheller va même jusqu’à chanter en forme d’hommage :
« Et si j’ai fait cette chanson pour toi
Sans me soucier des commentaires
C’est pour t’offrir un peu à ma manière
Un premier souvenir de moi »
Catherine, en muse honorée, apporte son concours en interprètent la partie violon de ce morceau. Le « Symphonane » dira de la « Rockeuse de diamants » : « C’est un personnage qui bouffe la vie avec une rare avidité. C’est un cerf-volant, elle dégage un tel besoin de vivre, de goûter à toutes choses avec un réel plaisir ». De son côté, Catherine voit en William un « douanier Rousseau naïf, profond et très contemporain ».
William entreprendra, avec la complicité de ses acolytes—Lara au violon et Suzan à la guitare—de monter un spectacle mêlant musique et interludes humoristiques dans le pur esprit « café-théâtre ». Des dates sont déjà arrêtées pour l’automne 1977. L’affaire semble en bonne voie. Hélas, le coût trop élevé d’une telle production met un terme à leurs espérances mais n’est que partie remise.
Avec Catherine Lara, à laquelle se sont joint Patrick Juvet et Nicoletta, Wiliam formera une fine équipe qu’il a baptisée lui-même le « quatuor infernal ». Les quatre artistes seront inséparables durant cette période et on les verra associés aux mêmes fêtes parisiennes et réuni lors de week-ends improvisés en Normandie. Aujourd'hui, les deux artistes se sont quelque peu perdus de vue, leurs parcours ayant divergés. « Je vois l’image encore entière/De quand nous étions réunis/Tu voulais voir d’autres lumières/Et j’en avais envie aussi » Comme il est dit dans la chanson « j’en avais envie aussi » et qui pourrait servir d’explication.
Extrait de la biographie pages 128 et 129 « L’Univers du Symphoman William Sheller »
écrit par Patrice Culpin
Novembre 2006 éditions Christian Pirot.
Musique à la cour de Baudouin 1er - Une petite histoire :
C’est en 78 que se situe l’histoire du « Violinaire français » , qu’il écrit pour le beau violon tout neuf de sa copine Catherine Lara – et qu’elle n’a jamais joué. Une épopée infernale. Tout ça parce que Sheller est pompier d’honneur à Montfort-L’amaury, à cause des innombrables nuisances qu’on subit à la campagne. Prenons les choses au début, calmement. Sa maison est à flanc de colline, sur de l’argile, avec du sable au-dessus. Outre le fait que le sable de la colline dégouline chez lui en toute saison, deux mètres d’eau envahissent sa cave l’hiver. Il appelle donc régulièrement les pompiers. « La première fois, ils sont venus avec une grosse pompe et ça a pris vingt minutes. Comme j’avais offert l’apéro, ils sont venus avec une petite pompe la fois suivante – ils ne trouvaient plus la grosse – et ça leur a permis de boire, le coup pendant une heure et demie.
A la suite de ça, ils m’ont invité au bal des pompiers. L’orchestre connaissait mes chansons, je chantais trente fois la même chose jusqu’à six heures du matin. Un soir, je discutais avec la maîtresse d’école de ma fille, qui était d’ailleurs habillée en Carmen, et le maire m’a dit : « Pourquoi ne pas envisager un concert dans l’église de Montfort ? » Très bonne idée. Un petit orchestre à cordes, les chansons de Catherine et les miennes et, pour finir, une petite création : un concerto pour violon. On commence à travailler et Catherine a une autre idée :
« Pourquoi on ne ferait pas ça à l’église Saint-Roch ? J’ai des copains » etc. Là-dessus, un copain belge qui est au ministère de la Culture me dit : « Pourquoi on ne le monterait pas à Bruxelles avec l’orchestre du Conservatoire ? » Je rencontre le directeur du Conservatoire, il est intéressé par la partition et les élèves commencent à jouer ça en classe de musique. Mon copain du ministère finit par m’avouer qu’il a goupillé un truc en cachette : il a joint le protocole de la cour, il se peut tout à fait que la famille royale assiste au concert. C’était pas tout à fait Louis XIV, mais enfin, c’était le roi. Nous voilà partis dans des ambiances XVIIIe siècle. C’est le moment que choisit Catherine pour aller enregistrer son album au Québec. Je trouve dommage qu’ elle ne puisse pas répéter un peu, mais enfin… Je vais en Belgique, je fais la tournée des télés et j’annonce le concert. Ça fait un petit événement. Trois semaines avant le concert, tout est prêt, sauf qu’on n’a toujours pas récupéré Catherine. On l’attend encore : revenue du Québec, elle nous informe que, finalement, elle retourne tourner avec des Québécois. Il a fallu décommander le roi . »